Résumé :
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Au Maroc, la riziculture est pratiquée dans deux régions le Gharb et le Loukkos. La pyriculariose est une maladie très grave du riz surtout dans la région du Loukkos ou#1# les agriculteurs sont contraints de recourir intensivement ŕ la lutte chimique. La résistance variétale représente, dans un double souci économique et écologique, le moyen de lutte privilégié. L'objectif de ce travail de recherche vise la contribution ŕ l'amélioration génétique de la résistance ŕ cette maladie ŕ travers l'analyse de spectre de virulence, de la diversité et de la complexité de la population de l'agent causal Magnaporthe grisea et de l'étude de la résistance ŕ la pyriculariose des variétés utilisées au Maroc et celles nouvellement introduites. La diversité de 153 isolats collectés au niveau des deux régions Gharb (42 isolats) et Loukkos (111 isolats) durant les années 1997, 1998, 2000, 2001, 2002 et 2003, a été étudiée sur un set standard de variétés différentielles. Les résultats obtenus montrent que la population marocaine est constituée de 12 pathotypes dont deux représentent 59 % des isolats. Les pathotypes marocains sont complexes. Ils présentent en moyenne 8.3 gènes de virulence par isolat. Les valeurs des indices globaux de diversité sont faibles et montrent que cette population a une faible diversité phénotypique. La population du Gharb est plus riche que celle de Loukkos. Tous les isolats sont du type sexuel MAT1-1 ce qui montre que très probablement la reproduction sexuée ne joue aucun ro#6#le dans la genèse de la variabilité au sein de la population de M. grisea au Maroc. Les gènes de virulence correspondant ŕ 12 gènes de résistance ont été identifiés. Seuls les génotypes F124-1 (Pi-ta), F128-1(Pi-ta2), Reiho (Pi-a Pi-a2) et Toride (zt) se sont révélés résistants ŕ tous les pathotypes. La structure et la diversité génétique de la population marocaine de M. grisea ont été également étudiées en utilisant des marqueurs RAPD (Random Amplified Polymorphic DNA). Les résultats obtenus montrent que cette population est constituée de cinq lignées clonales. Cette situation est comparable ŕ celle décrite dans la plupart des zones rizicoles tempérées ou méditerranéennes. La comparaison de la population marocaine avec celles des autres pays par l'utilisation de marqueurs SCAR (Sequence Characterized Amplified Regions) a montré qu'elle est proche de la population européenne. En outre, une relation partielle a été mise en évidence entre lignées clonales définies gra#4#ce aux marqueurs RAPD et pathotypes identifiés par les variétés différentielles. Cependant, l'existence de plusieurs pathotypes apparentés pour une me#5#me lignée indique que la structuration en lignées, ne peut pas servir de base pour déterminer le pathotype des isolats. L'évaluation de la résistance de 19 variétés a montré que les variétés Oumnia, Dinar, Thaibonnet, Puebla, Arco et Puntal sont résistantes ŕ un seul pathotype. La variété Farah s'est révélée résistante ŕ tous les pathotypes. La résistance partielle, évaluée sous conditions contro#6#lées, des variétés Elio et Thaibonnet est plus élevée que les autres variétés. Au cours de l'essai en plein champ au Loukkos, la variété Farah a confirmé sa résistance. La résistance au champ de la variété Oumnia a été plus élevée que celles des autres variétés. L'étude génétique montre que la variété Farah est porteuse de deux gènes de résistance dominants et que la variété Oumnia porte un seul gène dominant qui pourrait e#5#tre le Pi-a ou le Pi-i/ks ou le Pi-3. Les résultats de ce travail ont permis de monter que la différence des niveaux d'attaque entre les deux régions est liée aux conditions pédoclimatiques qui seraient plus favorables au développement de la maladie dans la région du Loukkos.
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