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Résumé :
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La plasmaphérèse est utilisée en médecine vétérinaire depuis les années 1980 comme technique de purification extracorporelle pour traiter diverses maladies immunomédiées, et plus récemment, certaines affections parasitaires en éliminant de manière effective des molécules à poids moléculaire supérieur à 15KDa. Récemment, un intérêt croissant est porté au potentiel de la plasmaphérèse dans l’extraction de plasma hyperimmunisé pour le traitement de la parvovirose canine, une maladie hautement létale, surtout chez les chiots et les jeunes chiens. Ce travail vise à évaluer l’effet de la plasmaphérèse sur l’état clinique et le profil hémato-biochimique chez le chien, puis à tester sa capacité à extraire un plasma riche en anticorps anti-parvovirose canine pouvant être utilisé comme traitement de première intention contre cette maladie. Nous avons utilisé pour les deux parties de cette étude une population canine de 10 chiens de grandes races, âgés entre 1 et 4 ans et nous avons procédé par la plasmaphérèse non spécifique par filtration membranaire sur une seule séance. Pour la première expérimentation, nous avons effectué des prélèvements sanguins un jour avant plasmaphérèse, le jour de la plasmaphérèse avant et après la séance, et deux jours après la plasmaphérèse. Les paramètres hématologiques étudiés sont le nombre de globules rouges, l’hémoglobine, l’hématocrite, le VGM, la CCMH, la TCMH, les globules blancs, les réticulocytes, les lymphocytes, les monocytes, les neutrophiles, les éosinophiles, les plaquettes et le volume plaquettaire moyen. Les paramètres biochimiques étudiés sont le glucose, l’urée, la créatinine, le calcium, le phosphore, les protéines totales, l’albumine, les globulines, l’ALAT, les PAL, la GGT, la bilirubine et le cholestérol totaux, la lipase et l’amylase alors que les paramètres cliniques évalués sont le temps de remplissage capillaire, les fréquences cardiaque et respiratoire et la température rectale. Les résultats obtenus ont été traités statistiquement. La deuxième expérimentation a consisté en l’utilisation de la plasmaphérèse pour l’extraction de plasma hyperimmunisé contre la parvovirose canine sur des chiens après un rappel vaccinal composé de deux doses administrées à deux semaines d’intervalle et présentant un taux d’anticorps moyen avant plasmaphérèse de 1755,44 RFU. Les résultats de la première expérimentation ont montré que la plasmaphérèse n'entraîne aucun effet statistiquement significatif sur tous les paramètres mesurés. Cependant, une élévation statistiquement significative a été observée dans les 48 heures suivant la séance au niveau des taux de calcium (P=0,0015), et de phosphore (P=0,0014), passant respectivement de 10,28 mg/dl et 3,7 mg/dl 24 heures avant la plasmaphérèse à 10,61mg/dl et 4,96 mg/dl 48 heures après la plasmaphérèse. Contrairement aux autres paramètres, le taux de phosphore n’est pas revenu à la valeur moyenne enregistrée avant la plasmaphérèse, mais l’a dépassée de 34 %. Par ailleurs, la deuxième expérimentation a montré que la plasmaphérèse permet d’extraire un plasma hyperimmunisé avec un taux d’anticorps moyen de 1575,28 RFU tout en maintenant un taux protecteur chez les chiens donneurs à une moyenne de 1186,32 RFU. Aucune différence statistiquement significative n’a été enregistrée entre les trois moyennes obtenues avant et après plasmaphérèse ainsi qu’au niveau du plasma collecté.
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