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Résumé :
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Les infections gastro-intestinales parasitaires représentent un enjeu de santé publique majeur dans les zones à forte densité de chiens errants. Dans le corridor urbain Rabat – Salé –Témara-Skhirat, la combinaison d’une population canine abondante et d’une gestion insuffisante des déchets crée un environnement propice à la propagation de parasites zoonotiques. Cette étude vise à identifier les genres et espèces de parasites digestifs chez les chiens errants capturés dans les trois préfectures et hébergés au refuge d’Al Arjate, à évaluer leur état clinique digestif au moyen d’un score fécal standardisé, à estimer la prévalence parasitaire correspondante et, enfin, à formuler des recommandations de contrôle adaptées, dans une approche intégrée One Health. Au total, 68 chiens errants capturés dans les trois préfectures (22 provenant de Salé, 32 de Rabat et 14 de Skhirat-Témara) ont fait l’objet de trois prélèvements de selles sur 3 jours consécutifs, soit 204 échantillons analysés. Les analyses parasitologiques ont été réalisées à l’aide de la méthode de flottaison-centrifugation et de la coloration Ziehl-Neelsen modifiée, permettant de détecter les helminthes et les protozoaires. Les résultats ont ensuite été confrontés à la littérature scientifique et utilisés pour l’élaboration de recommandations opérationnelles. Parmi les chiens testés, seuls 7 % étaient indemnes. La grande majorité (93 %) hébergeait au moins un parasite, certains hébergeant jusqu’à trois espèces simultanément. Les parasites identifiés étaient dominés par Ancylostoma/Uncinaria (72 %), suivis par Toxascaris leonina (22 %), Toxocara canis (11 %), Giardia spp. (11 %) et Cystoisospora spp. (5 %). Les co-infections (au moins deux espèces) concernaient 29 % des chiens, principalement l’association strongles + ascarides. Par ailleurs, 85 % des chiens présentaient un score fécal supérieur ou égale à 3, traduisant une consistance anormale des selles et suggérant une altération du transit digestif. Parmi les zones étudiées, Salé s’est révélée la plus contaminée, probablement en raison de facteurs écologiques aggravants (ex. sols sableux et humides, points d’eau stagnante). En conclusion, cette étude met en évidence une situation d'hyper endémie parasitaire chez les chiens errants de Rabat, Salé et Skhirat-Témara, hébergé dans le refuge communal d’Al Arjate. Ces résultats indiquent l’urgence de la mise en place de protocoles de vermifugation adaptés aussi bien pour les chiens hébergés au sein du refuge que sur le terrain pour les chiens errants.
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