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Résumé :
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Les parasites intestinaux des carnivores domestiques ont un impact clinique et zoonotique majeur, alors que les données marocaines restent limitées. Cette étude estime la prévalence des parasitoses digestives chez des chiens et des chats recrutés sur plusieurs sites dans quatre régions du Maroc (refuges, fourrière, internat et clinique de parasitologie-dermatologie de l’IAV Hassan II) et explore les facteurs associés. De février à juin 2025, 322 échantillons fécaux (152 chiens, 170 chats) ont été collectés de manière non invasive. Les coproscopies ont été réalisées par flottaison par centrifugation au sulfate de zinc à 33 %, puis examinées au microscope. Les facteurs étudiés incluaient le site (rural/urbain), le sexe, l’âge, le type racial (commune/race pure) et la consistance des fèces. Chez le chien, la fréquence des coproscopies positives (helminthes et/ou protozoaires) était de 65,8 %. Les helminthes les plus fréquents étaient les Ancylostomatidae (46,7 %), suivis de Toxascaris leonina (17,1 %) et Toxocara canis (7,2 %). Concernant les protozoaires, Cystoisospora spp. présentait une prévalence de 24,3 %, suivie de Sarcocystis spp. 6,6 %, Giardia spp. 2,6 %. Des éléments non strictement gastro-intestinaux ont également été observés : Demodex dans 10,5 % et autres acariens dans 3,3 % (ces cas n’ont pas été comptés comme positifs). Chez le chat, la fréquence des coproscopies positives était de 64,1 %. Les parasites dominants étaient Toxascaris leonina (38,8 %), Toxocara cati (6,5 %), Strongyloides spp. (5,3 %), Dipylidium caninum (3,5 %) et Cystoisospora spp. (12,9 %). Des parasites moins fréquents incluaient Trichuris sp/Capillaria sp, Taenia spp., Toxoplasma spp./Hammondia spp, Entamoeba histolytica, Sarcocystis spp. et Giardia spp. Des acariens ont été observés dans 8,8 % des échantillons félins (sans comptabilisation des prélèvements « acariens seuls »). Cette étude multisite met en évidence une charge parasitaire élevée chez les chiens et les chats au Maroc, incluant des taxons zoonotiques. Elle plaide pour des programmes intégrés de contrôle (vermifugations régulières, hygiène des environnements, gestion des déjections) et pour une approche One Health renforcée, notamment dans les zones à forte densité d’animaux errants ou semi-errants.
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