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Résumé :
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Cette étude a pour objectif d’analyser les mortalités et leurs causes chez une population de chèvres laitières dans la région de Fès, suite à une série de mortalités importantes. L’élevage concerné est mixte, comprenant des vaches, mais se concentre principalement sur des chèvres de race Alpine, âgées de la naissance jusqu’à environ 10 ans. La recherche porte sur un effectif actuel de 2 044 têtes, et un effectif total de 9 146, suivies sur cinq campagnes d’élevage couvrant la période de 2020 à 2025. Les données ont été collectées à partir d’une base de données enregistrée de l’élevage, ce qui a permis une analyse précise et longitudinale des causes et des tendances des mortalités observées. Sur un total de 9 146 tête suivie durant les cinq campagnes, 1093 cas de mortalité ont été enregistrés surtout entre 0 et un an, soit un taux global de mortalité de 21,4 %. L’analyse des causes de décès révèle que les mammites à staphylocoques constituent la principale cause de mortalité, représentant 22,1 % des cas recensés. La cachexie, souvent associée à une dénutrition sévère ou à des affections chroniques, arrive en deuxième position avec 17,7 % des décès. La toxémie de gestation, une pathologie métabolique grave affectant les chèvres en fin de gestation, occupe le troisième rang avec 6,7 % des cas. Bien que ces causes soient présentes tout au long de l’année, une prédominance des mortalités est observée durant la saison hivernale, période marquée par des conditions climatiques défavorables accentuant la vulnérabilité des animaux. En ce qui concerne la mortalité des jeunes chevreaux, deux causes principales se dégagent. La météorisation, est responsable de 28,54 % des décès chez les jeunes, indiquant un problème majeur en période néonatals. L’entérotoxémie, une maladie infectieuse aiguë due à des toxines bactériennes, est la seconde cause la plus fréquente avec 16,22 % des cas. Ces pathologies affectent directement la survie des jeunes animaux, influençant ainsi la dynamique démographique globale de la population étudiée. Cette étude met en lumière l’importance d’un suivi sanitaire rigoureux et d’interventions ciblées pour réduire la mortalité dans les élevages caprins laitiers. La prévention des mammites, l’amélioration des conditions nutritionnelles pour éviter la cachexie, et la gestion efficace des troubles métaboliques comme la toxémie de gestation sont essentielles. De même, une attention particulière doit être portée aux soins des chevreaux afin de réduire les décès liés à la météorisation et à l’entérotoxémie. Ces résultats fournissent une base scientifique solide pour orienter les stratégies de gestion sanitaire et améliorer la productivité des élevages caprins dans le contexte marocain.
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