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Résumé :
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L’orge (Hordeum vulgare L.) représente une céréale stratégique pour les systèmes agricoles marocains, en particulier dans les zones arides et semi-arides où elle est cultivée à la fois comme ressource alimentaire et fourragère. Cependant, malgré sa rusticité, sa production est fortement limitée par le déficit hydrique, dont l’intensité et la fréquence s’accentuent avec le changement climatique. La valorisation de la diversité génétique locale caractérisée par son adaptation aux environnements difficiles et marginaux représente une voie prometteuse pour identifier des accessions tolérantes au stress hydrique et renforcer la résilience des systèmes de culture. Dans ce contexte, l’objectif de ce travail est d’évaluer la tolérance à la sécheresse d’une collection de 112 accessions d’orge marocaines à deux stades de développement : germination et stade végétatif (3–4 feuilles). Deux approches expérimentales complémentaires ont été menées : un test de germination sous stress osmotique induit par le PEG réalisé sur l’ensemble des 112 accessions, suivi d’un essai en pots sur 22 accessions sélectionnées parmi le matériel d’origine en veillant à conserver la représentativité territoriale. Au stade précoce, les analyses statistiques (ANOVA, corrélations, ACP, classification hiérarchique) ont révélé une variabilité génétique importante. La germination a été réduite en moyenne de 35 % sous PEG, avec certaines accessions maintenant des valeurs supérieures à 80 %. La longueur racinaire a chuté d’environ 92 %, tandis que le diamètre et le nombre de ramifications ont diminué respectivement de 52 et 86 %. L’ACP a mis en évidence trois clusters contrastés, les accessions les plus tolérantes étant majoritairement issues de zones arides et sahariennes. Au stade végétatif, l’indice SPAD s’est révélé plus sensible au stress hydrique que le NDVI, mettant en évidence une variabilité significative entre accessions. La densité stomatique a montré une corrélation positive avec le SPAD sous stress, tandis que la conductance stomatique a présenté une dynamique diurne, globalement réduite en conditions de déficit hydrique, mais sans différences nettes entre accessions. La comparaison des deux essais a confirmé que la tolérance à la sécheresse est stade-dépendante et ne peut être prédite uniquement à partir des réponses observées lors de la germination. En conclusion, ce travail met en évidence la richesse de la diversité génétique de l’orge au Maroc et son importance pour l’identification de sources de tolérance à la sécheresse. Les résultats ouvrent des perspectives pour la valorisation de ces accessions locales dans des programmes de sélection et d’amélioration variétale, en vue de développer des cultivars plus résilients face au changement climatique.
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