Résumé :
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Le développement économique et la croissance rapide dans divers secteurs dépendent de la disponibilité des ressources en eau, ce qui entraîne la dégradation de la qualité et de la quantité des eaux superficielles et souterraines. Pour y répondre, de nombreuses régions optent pour la recharge des aquifères maîtriser (MAR) en utilisant des eaux usées traitées (EUT). Bien que prometteuse, cette technologie peut générer des polluants le long du chemin d'infiltration. Cette étude repose sur une revue systématique de la qualité des EUT pour la recharge, en s'appuyant sur des publications scientifiques et de la littérature grise des divers pays tels que l'Australie, la Californie, la Floride, l'Espagne, Baléarique et le Mexique. Les normes collectées ont mis en évidence l'absence d'harmonisation et de standardisation pour plusieurs paramètres, ainsi que des lacunes dans la spécification des seuils de certains d'entre eux, Ces disparités sont liées aux conditions et capacités spécifiques de chaque pays. Grâce à la plateforme CADIMA, nous avons filtré 572 publications scientifiques et retenu 51 articles complets, répartis en cinq catégories : 31 études de cas réels de recharge artificiel, 15 études expérimentales sur le traitement par le sol (SAT), un article sur les technologies de traitement des eaux usées, deux articles sur la sélection des sites et deux revues sur les pratiques et régulations du MAR. L’analyse des études montre que pour réussir un projet de recharge, il faut une combinaison optimale de l'eau usée traitée, de la méthode de recharge, des caractéristiques de l'aquifère et du sol, et des objectifs spécifiques. L'effluent provenant du traitement secondaire, associé à un sol sableux-limoneux et au SAT, est la combinaison la plus utilisée. L’étude a évalué la conformité de 31 cas réels de recharge au regard de l’ensemble du cadre réglementaire et normatif collecté. Les résultats montrent que les réglementations de l’US EPA, du Mexique (percolation), de la Californie et de la Floride (puits d’injection), avec des taux moyens de conformité respectifs de 65 %, 57 %, 44 % et 34 %, offrent un compromis équilibré entre applicabilité et efficacité opérationnelle. En revanche, Les normes strictes de l’Australie (aquifères en roche fracture, aquifères alluviaux siliceux) peuvent limiter leur application pratique, tandis que celles du Mexique, plus souples, exigent un encadrement rigoureux pour garantir la protection de la santé publique et de l’environnement. L’étude montre également que le SAT est efficace pour éliminer la demande chimique et biochimique en oxygène (COD et BOD), les nitrates, le phosphate, et E. coli, bien que le devenir et l’élimination des contaminants émergents (CECs) reste à étudier. Le succès du SAT dépend d'une gestion des paramètres opérationnels, tels que les cycles de mouillage et séchage et le contrôle du colmatage. Enfin, cette étude souligne qu'une recharge artificielle avec des EUT nécessite un cadre réglementaire international flexible et structuré, et que des recherches supplémentaires sont essentielles pour améliorer la performance du SAT.
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