Résumé :
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La conservation et le développement des ressources pastorales, essentielles à la durabilité socio-économique des communautés locales, permettent également la conservation des écosystèmes naturels et la prévention de la désertification. Au Moyen-Atlas, la forêt d’Aghbalou Laarbi, caractérisée par une densité et recouvrement végétales faibles, subit une détérioration accélérée, qui tend vers un risque potentiel de disparition à long terme, sous l’effet combiné de l’érosion, amplifié par le surpâturage et la surexploitation des ressources naturelles. Le Parc National d’Ifrane a instauré une mise en défens pour contrer les dégradations observées et stabiliser cet écosystème en situation critique. Le présent travail vise à évaluer l’efficacité de la mise en défens via des indicateurs écologiques quantifiables (recouvrement, densité des espèces, phytomasse, potentiel fourrager et la diversité floristique), afin de mettre en exergue son impact. Un recouvrement végétal de 32% a été atteint chez la strate herbacée en mise en défens, alors qu’il a été de 26% en zone pâturée (soit une augmentation de +34,6%). Pour la strate arbustive, Berberis vulgaris était exclusivement présent dans la zone pâturée avec un recouvrement de 59%, chez les ligneux bas Bupleurum spinosum a présenté un recouvrement de 79% en mise en défens contre 41% en zone pâturée, tandis que chez les espèces arborées, Fraxinus dimorpha prédomine en mise en défens (60%), au moment où son recouvrement ne dépasse pas 40% en zone pâturée. Celle-ci reste dominée par Juniperus thurifera (60%), alors cette espèce n’atteint que 33 % de recouvrement en mise en défens. Thymus zygis et Thymus algeriensis, présentes exclusivement en zone mise en défens, contribuent respectivement à 71,9 kg MS/ha et 101,5 kg MS/ha de phytomasse consommable. Bupleurum spinosum contribue de 18,2 kg MS/ha en zone mise en défens contre 1,3 kg MS/ha en zone pâturée. La phytomasse consommable de Juniperus thurifera et Fraxinus dimorpha chute successivement de 374,4 kg MS/ha et 302,4 kg MS/ha en mise en défens à 26,8 kg MS/ha et 99,6 kg MS/ha en zone pâturée. Le potentiel fourrager atteint 1 177,4 UF/ha en mise en défens, pendant qu’il n’a atteint que 293,2 UF/ha en zone pâturée, permettant ainsi un gain de 301,6%. Les indices de diversité floristique (Shannon-Weaver : 2,11 vs 3,57 ; Pielou : 0,52 vs 0,77 ; Simpson : 0,70 vs 0,89) ont indiqué une diversité supérieure en zone mise en défens, par contre Hill (0,17 vs 0,03) qui constitue une révision des indices de diversité qui ont précédés a montré que la biodiversité floristique diminue à la mise en défens par rapport à la zone pâturée, suggérant un compromis entre productivité pastorale et résilience écologique. L’absence de graminées dans la zone mise en défens suggère un ensemencement par des légumineuses afin d’équilibrer le pâturage.
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