Résumé :
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Le secteur laitier au Maroc, en particulier dans ses régions arides et semi-arides, fait face à des défis importants en raison des conditions environnementales difficiles et de la demande croissante de produits laitiers. La Coopérative Sakia El Hmara, située à Laâyoune, dans le sud du Maroc, est un contributeur clé à la production laitière dans cette région. L'amélioration du potentiel génétique des vaches laitières au sein de cette coopérative est cruciale pour accroître la productivité et l'efficacité reproductive, garantissant ainsi la durabilité de l'élevage laitier dans ces conditions climatiques exigeantes. Cette étude vise à évaluer les paramètres génétiques de trois traits essentiels : la production laitière sur 305 jours (305-DMY), le nombre d'inséminations (NI) nécessaires pour une conception réussie et l'intervalle entre vêlages (CI). Ces traits ont été sélectionnés en raison de leur impact significatif sur la productivité et la performance reproductive des bovins laitiers. Des méthodes statistiques bayésiennes avancées, particulièrement efficaces pour des ensembles de données de petite taille et des conditions environnementales complexes, ont été utilisées pour estimer ces paramètres génétiques. L'analyse a utilisé des données provenant de 4 834 enregistrements de lactation entre 2021 et 2023, 2 522 enregistrements de performances de fertilité pour des conceptions réussies, et 1 136 intervalles entre vêlages enregistrés entre 2011 et 2022. L'analyse bayésienne a fourni des estimations d'héritabilité, de corrélations génétiques et de variances phénotypiques. Les estimations d'héritabilité étaient de 0,11 pour le 305-DMY, de 0,03 pour le NI et de 0,09 pour le CI. Les variances phénotypiques correspondantes étaient de 1 496 000 kg pour le 305-DMY, de 3,16 services pour le NI et de 8 337,07 jours pour le CI. Les corrélations génétiques entre le 305-DMY et le NI (0,06) et entre le 305-DMY et le CI (0,03) étaient faibles, tandis que la corrélation entre le NI et le CI (0,43) était modérée. Ces résultats suggèrent une relation faible entre la production laitière et les traits de fertilité, probablement influencée par des facteurs environnementaux tels que le stress thermique, qui perturbe les cycles reproductifs. Cette étude met en évidence le compromis entre l'amélioration de la production laitière et le maintien de la fertilité. Les stratégies de sélection actuelles, qui privilégient la production laitière, pourraient nécessiter des ajustements pour mieux prendre en compte les préoccupations liées à la fertilité. Les méthodes bayésiennes employées ici fournissent des estimations robustes des paramètres génétiques, offrant des perspectives précieuses pour améliorer la durabilité et l'efficacité de l'élevage laitier dans les conditions environnementales difficiles du Maroc.
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