Résumé :
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La commune semi-aride à aride de Bouchane est fortement impactée par les changements climatiques, notamment par des sécheresses récurrentes. L’objectif principal de cette étude a été d’analyser les systèmes de production et d’évaluer l’agrobiodiversité dans la commune rurale de Bouchane. Dans le cadre de l’approche terrain, des enquêtes ont été menées auprès de 30 agriculteurs et ont porté sur les caractéristiques des exploitations, les pratiques culturales, ainsi que sur la diversité spécifique et variétale et la résilience agro-écologique. La population du site est majoritairement jeune et d’un niveau scolaire moyen, entre primaire et secondaire. Les exploitations sont à 57 % de taille moyenne, situées entre 5 et 20 hectares. La majorité de celles-ci reposent sur la main-d'oeuvre familiale, avec un recours saisonnier à la main-d'oeuvre externe. Les exploitants cultivent une diversité d’espèces, notamment des céréales et les arbres fruitiers, avec une dominance du blé dur (32,90 % de la SAU), suivi du blé tendre (27,23 %) puis de l’orge (19 %) et du quinoa qui occupe 12,54 % de la SAU. Les résultats montrent une augmentation de la diversité des cultures après l’adoption du quinoa et la réintroduction du cumin. L’indice de diversité spécifique le plus élevé est celui des céréales et légumineuses, d’une valeur de 3,32. L’arboriculture, avec un indice spécifique de 2,63, supérieur à celui de 2012, dénote d’une évolution et d’une meilleure gestion. Quant au maraîchage, moins pratiqué qu’avant et en raison des contraintes de disponibilité de l’eau d’irrigation, il affiche un indice de diversité spécifique égal à 1,55. Comparée aux sites du Haut Atlas et du Rif, Bouchane présente une diversité et une résilience moindres avec un effectif spécifique de 15 espèces à Mkhalif et un effectif variétal de 20 au douar El Alia. Le Haut Atlas, avec ses quatre zones altitudinales et ses terroirs couvrant trois tribus et ses conditions climatiques et édaphiques plus favorables, compte 92 espèces et 96 variétés cultivées au douar Lamtik sur le terroir des Immghrane en Moyenne Montagne. La zone du Rif, plus arrosée que les deux autres sites et aux conditions plus clémentes, la diversité spécifique et variétale a atteint des valeurs respectives de 21 et 46 au niveau Khizana. Bouchane, malgré l’amélioration des techniques de gestion des cultures et de l’eau et le développement de cultures résilientes, le risque de dégradation des sols reste persistant. Il est donc crucial d'adopter de nouvelles stratégies innovantes et des pratiques écologiques efficientes et durables pour renforcer la résilience, la viabilité et la durabilité du site.
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