Résumé :
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Le cheval en tant qu’entité culturelle, économique et historique occupe une place importante dans la société béninoise. La présente étude se propose de contribuer à une meilleure connaissance des pratiques d’élevage des chevaux au Bénin, d’établir le profil morphométrique des chevaux locaux koto-koli et d’explorer ses traditions équestres en particulier celles de la société Baatonu. À travers des enquêtes de terrains durant un mois et demi et des entretiens avec 26 utilisateurs du cheval et 7 professionnels de la santé animale, nous avons pu faire ressortir un constat réel sur les particularités de l’élevage des chevaux au Bénin. Cette enquête a permis également de mettre en lumière les défis auxquels l’élevage équin est confronté principalement en matière d’infrastructure, d’accès aux ressources alimentaires et de santé animale. Ensuite, des mensurations corporelles ont été effectuées sur 39 chevaux de race locale. Enfin, nous avons exploré les différentes symboliques, les fonctions mystiques et sociales de cet animal en interviewant quelques sages. Ainsi, nous avons pu tirer diverses constatations et conclusions sur la filière équine au Bénin : elle se compose majoritairement de simples utilisateurs du cheval (cavaliers, propriétaires, enseignants d’équitation) qui représentent 85 %. Quant aux utilisateurs pratiquant l’élevage équins, ils représentent 15 %. Ils ont intégré cette culture du cheval principalement par transmission intergénérationnelle de traditions équestres comme la Gaani. La population des chevaux, principalement importés du Niger, est entretenue de manière traditionnelle avec des installations rustiques et une alimentation locale et variée. Les problèmes de santé les plus courants incluent la trypanosomiase, les ectoparasitoses, les coliques et les boiteries. Pour les traitements, les utilisateurs préfèrent l’automédication avec souvent des remèdes traditionnels et d’autres médications modernes, plutôt que de consulter des vétérinaires principalement en raison des coûts élevés des traitements et du manque de spécialistes. L’élevage équin n'étant pas une tradition au pays, la population équine est composée à 90% d’étalons de race « locale » ou importé du Niger. Ces chevaux du Niger sont légers, adaptés à la course, de taille moyenne et avec des caractéristiques physiques rappelant le cheval barbe. La race koto-koli, réputée historiquement comme race locale au Bénin, n'existerait presque plus.En conclusion, le cheval a une signification riche et variée ancrée dans la culture béninoise. Il reste le symbole de prestige et d’un statut social élevé au Nord, et tient un rôle mystique au Sud. Il fait aussi l’objet de diverses spéculations financières et génère des emplois et des opportunités économiques au pays.
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