Résumé :
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Ce travail a contribué à la compréhension de la dynamique et des trajectoires des systèmes de production agricole dans une zone d'oasis de montagne, spécifiquement à M’semrir et Tilmi. Comme point de départ, grâce à un diagnostic territorial, nous avons identifié quatre systèmes de production différents qui sont : Système de production 1 : Polyculture et élevage ; système de production 2 : Combinaison de cultures Céréales, Fourrage, Maraîchères jeunes pommiers non productifs ou une faible production ; système de production 3 : Cultures principales Céréales, Fourrage, Maraîchères ; et système de production 4 : Élevage transhumant. Nous avons observé que le système dominant dans la zone est le système polyculture élevage. Nous avons également mis l'accent sur les facteurs ayant conduit à l'émergence de ces systèmes, tels que le morcellement des terres en raison de l’héritage. A l'aide de l'Analyse en Composantes Principales (ACP), une typologie des agriculteurs a été établie pour identifier les tendances et dynamiques de chaque type d’exploitation. Les résultats de cette typologie ont révélé trois catégories principales : les Exploitations à faible superficie avec un moyenne de 3097 m2 se concentrant sur la culture du pommier dans un but de subsistance, les grandes étendues à rendement limité, et les exploitations fortement capitalisées. Pour mieux comprendre ces tendances, nous avons calculé l'efficacité technique de ces exploitations agricoles en utilisant une approche paramétrique. Les résultats montrent que le premier type présente une efficacité variable. Cela est dû au fait que, malgré une petite superficie utilisée (SAU), certaines exploitations gèrent efficacement leurs ressources limitées tandis que d'autres ne le font pas. Le deuxième type montre une faible efficacité, attribuable à une grande SAU mais une faible production. Le troisième type est généralement efficace, réussissant à obtenir une bonne production avec les ressources disponibles. Une analyse des déterminants de l'efficacité a été réalisée en utilisant un modèle Tobit, révélant l'importance des revenus externes qui permettent aux agriculteurs d'investir et de planifier sur le long terme. Cette tendance indique que le type 3 est plus enclin à investir, par exemple en étendant leurs cultures de pommiers dans les terres collectifs, ce qui pourrait menacer le territoire en modifiant sa topographie. Enfin, nous avons examiné l'impact du stress hydrique sur la région à travers des entretiens et des focus groupes. Il en ressort que les agriculteurs sont presque prêts à abandonner la culture de pommiers au profit de cultures moins gourmandes en eau ou, dans les cas extrêmes, à se tourner vers l'élevage.
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