Résumé :
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L’oléiculture occupe un rang socio-économique majeur dans le bassin méditerranéen. Néanmoins, sa viabilité économique pourrait être compromise par le réchauffement climatique. En effet, une augmentation de la température moyenne hivernale peut induire une précocité ou un retard des dates de la floraison, entrainant des conséquences importantes sur la reproduction des oliviers (Olea europaea L.) et une diminution des rendements. Dans ce contexte, l’étude de la phénologie de la floraison, qui est une caractéristique variétale, et des réponses phénologiques aux variations et amplitudes des températures hivernales permettent de mieux cerner la sensibilité des variétés d’olivier (Olea europaea L.) aux changements climatiques, sélectionner les génotypes les plus résilients et représentent ainsi une voie majeure pour l’adaptation de l’oléiculture au changement climatique. Notre étude, menée au sein de la station oléicole Saada de l’INRA de Marrakech, s’inscrit dans cette perspective et son objectif principal, était d'évaluer la phénologie de la floraison et d'analyser certains paramètres de production pour 12 génotypes d’olivier issus de croisements des variétés Picholine de Languedoc, Manzanille, Arbequine, M26, Haouzia et Ménera dans le but de mieux comprendre leurs exigences en termes de besoins en froid et en chaleur et évaluer certains paramètres de production. Ainsi, l’étude expérimentale a porté sur l’observation de la phénologie de la floraison et ses sous stades pour chaque génotype et la détermination de la longueur du rameau, du taux de floraison, de nouaison, du nombre d’inflorescence par rameau et de fleurs par inflorescence, de l’architecture florale, du nombre de bourgeons totaux, et végétatifs, et enfin la longueur du rameau de l’année en cours pour 15 rameaux de chaque génotype. Les résultats ont montré qu'il n'y avait pas de différences significatives des besoins en froid avec un minimum et un maximum (435-525 CH) et en chaleur (10004-12017 GDH) entre les génotypes. Cependant, les génotypes L1A1 (458 CH), L3A1 (465 CH), L8A1(461 CH) et L8A3(435 CH) ont présenté les besoins en froid les plus faibles. En ce qui concerne les paramètres de production, les génotypes qui ont montré les différences significatives les plus marquées pour les paramètres mesurés incluaient le L1A1, L3A1, L8A1, L8A3 et L13A3. Par conséquent ces derniers sont considérés comme étant les plus performants. Ces résultats peuvent être utilisés dans la sélection et l'amélioration des génotypes adaptés aux conditions environnementales changeantes.
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