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Résumé :
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Ces dernières années, les oasis de montagne ont connu un certain nombre de transformations économiques, sociales et environnementales, qui influencent leur capacité à gérer et à faire face aux adversités auxquelles elles peuvent être confrontées, en particulier celles liées au changement climatique. Cette étude s'inscrit dans le cadre du projet MASSIRE, qui vise à renforcer les capacités des acteurs des zones oasiennes afin d'assurer le développement durable de ces territoires. Dans cette optique, cette étude analyse la résilience hydrique des oasis de la zone d’Oussikis-Taadadate de la commune de M'semrir. A cette fin, l'étude procède à une analyse des moyens d'existence et une analyse du système d'approvisionnement en eau de la zone d'étude et réalise une première ébauche d'évaluation de la résilience de ce système, sur la base de données collectés en menant des enquêtes et des entretiens avec différents acteurs du système d'approvisionnement en eau de la zone. L'analyse des moyens d'existence a permis d'identifier les différents capitaux de la population locale, que les ménages combinent dans des stratégies des moyens d'existence basées sur l'agriculture et l'élevage, la diversification des revenus et, dans une large mesure, la migration, et influencées par le contexte institutionnel de la zone d'étude, qui comprend des règles relatives à l'accès aux parcours, à l’exploitation des terres collectives, aux droits à l'eau et à l'accès à l'unité frigorifique, ainsi qu'un contexte de vulnérabilité marqué par la sécheresse, les crues, le froid et l'accès difficile à la zone d'étude. Ces capitaux et stratégies des moyens d'existence ont évolué au fil du temps et conditionnent la capacité des ménages et de la communauté à faire face aux adversités, notamment à la sécheresse et les crues. Dans le cadre de son système d'approvisionnement en eau, la population locale dispose de ressources en eau de surface, notamment l'oued Oussikis, ainsi que de ressources souterraines, et mobilise des infrastructures hydrauliques de distribution, de protection et d'accès aux eaux souterraines, notamment des seguias, des gabions et des puits, afin de pouvoir utiliser ces ressources pour l'irrigation des terres agricoles, l'abreuvement du bétail, l'eau potable et les usages domestiques, dans le cadre d'une organisation interne reposant en grande partie sur les règles coutumières, notamment celles relatives au tour d'eau et à l'entretien des saguias et au système de contrôle et de suivi associé, et d'une organisation externe conditionnée par des liens avec des acteurs externes, qui peuvent être des institutions publiques, des bienfaiteurs, notamment des entrepreneurs de la zone, ainsi que des membres résidant en dehors d'Oussikis-Taadadate. L'évaluation de la résilience hydrique, à l'aide d'une grille d'évaluation, des systèmes d'approvisionnement en eau d'Ait Ounebgui-Ait Izza, d'Ait Bouknifen, de Taadadate et d'Irghiss montre que la zone d'étude présente, globalement, un niveau moyen de résilience hydrique de l’ordre de trois sur cinq, avec un système d'approvisionnement en eau caractérisé par des forces et des faiblesses, avec des ressources en eau relativement importantes mais dont la disponibilité est vulnérable aux conditions climatiques, une organisation interne assez forte mais très dépendante des acteurs externes, et un lien fort avec les acteurs externes qui se traduit par les nombreux services que ces acteurs offrent à la population locale, mais dont la qualité et les conséquences ne sont pas toujours en faveur du maintien et du développement du système d'approvisionnement en eau.
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